Pouvez-vous nous dresser un aperçu
du tissu industriel congolais du secteur privé
?
Ce que l'on peut dire de l'industrie congolaise,
c'est que c'est une activité assez récente.
Elle n'a pas un siècle d'existence, puisque
nous sommes parmi les pays qu'on peut appeler neufs.
Et lorsque la France a colonisé ce pays,
notamment à la fin du 19ème siècle
et tout au début du 20ème siècle,
des sociétés, qu'on appelle concessionnaires,
se sont installées dans notre pays. Elles
venaient beaucoup plus pour chercher du bois, de
l'huile de palme et même quelque fois de l'ivoire.
Au niveau du nord Congo notamment se sont installées
des sociétés qui ont eu leur survivance
jusqu'à pratiquement la fin du 20ème
siècle. Et c'est bien plus tard, c'est à
dire à la fin de la dernière guerre
mondiale, vers les années 50 qu'ont commencé
à naître de vraies entreprises, ayant
une modélisation un peu plus moderne. Notamment
les brasseries, l'agro-industrie de la canne à
sucre dans la vallée du Niari, ce sont des
entreprises qui existent encore aujourd'hui. Notamment
la SUCO transformée en SARIS-Congo et qui
appartient au groupe français SOMDIA basé
à Paris. Ce sont pour ainsi dire ces entreprises
qui sont à l'origine du secteur moderne de
l'industrie congolaise. Petit à petit, avec
l'exploitation du pétrole vers la fin des
années 50, on a commencé à
avoir des sociétés comme la CFPA (Compagnie
Française de Pétroles en Afrique)
qui a donné naissance plus tard à
Elf Congo. C'est donc cela le véritable point
de départ de l'industrialisation du Congo.
Lorsque le Congo est devenu indépendant
le 15 août 1960, et qu'un peu plus tard
on a fait ce qu'on a appelé ici la Révolution
congolaise en 1963, le pays s'est engagé
dans une voie volontariste de développement
industriel. Ce qui a fait que notre pays s'est
trouvé en 4ème position en Afrique
noire francophone (anciennes colonies françaises).
C'est à dire après le Sénégal,
la Côte-d'Ivoire et le Cameroun. C'était
vers les années 64 - 66.
On a commencé à monter un certain
nombre d'entreprises dans le pays ; une cimenterie
sur un crédit chinois, des textiles, etc.
Beaucoup d'entreprises. Et nous appliquions un
système à caractère socialiste,
parce que beaucoup de pans de l'activité
économiques étaient abandonnés.
Nous ne pouvions pas compter sur le privé
qui ne venait pas. L'Etat s'est donc substitué
à ce privé, pour ainsi dire essayer
de mener tambour battant la création d'un
certain nombre d'activités commerciales
et industrielles.
Longtemps plus tard, c'est à dire vers
les années 80, avec ce qu'on appelait ici
en Afrique les programmes d'ajustement structurel,
nous avons tenu des conférences d'entreprises.
Parce que nous savions tous que le rôle
de l'Etat n'était pas de gérer une
entreprise. L'Etat a pour rôle de créer
un environnement économique favorable.
Les bailleurs de fonds, la Banque Mondiale, le
FMI nous ont donné des conseils. Et notre
pays continue à s'engager dans cette voie
qui consiste à laisser l'économie
aux privés. Petit à petit on a commencé
à faire machine arrière, jusqu'en
1994 où le Congo a pris une option ferme
à travers un programme de développement
qu'on appelait ici le PARESO. Le Congo a décidé
à partir de là que l'Etat laissait
les activités économiques aux privés
et que son rôle consisterait uniquement
à essayer de créer un environnement
favorable pour permettre aux entreprises privées
de pouvoir évoluer. Et depuis cette époque,
nous parlons dans ce pays de privatisation du
secteur public national.
Il faut dire que les entreprises publiques n'ont
pas été des succès. Si sur
le plan de la dimension, d'occupation spatiale
elles ont existé, elles n'ont pas donné
les résultats attendus sur le plan des
performances économiques. Ce qui évidemment
aujourd'hui favorise cette privatisation qui se
traduit depuis deux ans par la vente, par exemple,
de l'ancienne minoterie étatique à
une société américaine. Il
y a la privatisation du secteur cimentier pour
lequel nous venons de signer un protocole d'accords
avec des chinois, qui vont reprendre la cimenterie.
Il s'agit de créer avec ces chinois une
société de droit privé où
l'Etat n'aurait qu'une représentation symbolique.
La société serait gérée
de manière complètement privée.
C'est dans le même état d'esprit
que nous avons cédé la plus part
de nos parts dans la société sucrière
(SARIS - Congo) qui est une grande entreprise
dans la vallée du Niari. La SARIS a d'ailleurs
eu l'année dernière une production
record de 52.000 tonnes de sucre. C'est une société
gérée de manière complètement
privée, où l'Etat n'a qu'une représentation
minoritaire au niveau du capital.
Dans beaucoup de domaines comme cela, l'Etat est
entrain de se désengager. Que se soit dans
le domaine de la fabrication d'eau de table (
minérale), nous avons vendu nos parts aux
profits d'une entreprise privée. Nous avons
des palmeraies dans le nord pour lesquelles nous
recherchons des repreneurs. Nous avons des entreprises
d'exploitation forestière à vendre.
Car, les entreprises que nous avions créées,
loin de jouer un véritable rôle de
développement du pays, ont plutôt
aggravé notre situation, de telle sorte
que l'essentiel des produits manufacturés
sont aujourd'hui importés. Les industries
locales ne fabriquent que quelques rares petits
produits de consommation courante, très
peu de produits destinés à l'exportation.
Donc on peut dire qu'en 3 décennies, l'industrie
congolaise n'a pas réalisé les conditions
de sa transformation majeure en une industrie
cohérente, performante et pouvant permettre
d'accumuler des moyens financiers importants susceptibles
d'amener au développement du pays.
L'industrie occupe aujourd'hui une place très
faible dans l'économie nationale, avec
moins de 15 % d'emplois effectifs, avec moins
de 10 % de contribution au PIB. On a donc une
économie perturbée.
Quelle est aujourd'hui la stratégie de
développement industriel ?
Le Ministère dont j'ai la charge s'appelle
Ministère du développement industriel
chargé de la promotion du secteur privé
national. On ne l'appelle pas Ministère
de l'industrie. C'est tout un programme. L'état
congolais recherche aujourd'hui à faire
en sorte que ce Ministère puisse aider
à mettre en place une vision nouvelle au
niveau duquel le secteur privé jouerait
un rôle important.
En théorie, notre rôle est d'établir
un cadre juridique et institutionnel. De développer
et rendre disponibles les infrastructures de base.
De mettre en place les moyens devant faciliter
le développement de la production nationale,
à l'aide de nos matières premières
bien entendu, à travers les PME et PMI.
La normalisation des productions, l'exploitation
et la mise en valeur des productions locales.
La lutte contre les fraudes de tous genres. Créer
les conditions nécessaires à la
réalisation dans ce pays d'une vraie culture
industrielle. C'est cela notre rôle.
Et d'ailleurs dans cet esprit, nous avons créé
dans ce département une revue appelée
" Horizon Industrie " avec comme devise,
" le présent est à l'organisation,
l'avenir est à l'industrie ". Il y
a dans ce journal un certain nombre d'idées
que nous avons lancées.
Du reste lorsque nous sommes arrivés, nous
avons commencé à regarder s'il existait
des textes liés à l'industrialisation
du pays. N'ayant pas trouvé de textes de
références, nous avons regardé
en France à l'occasion d'un voyage s'il
y avait des textes. Il nous fallait créer
un instrument permettant de réunir à
la fois le privé national et l'Etat, pour
harmoniser nos points de vues sur la démarche
industrielle. Nous avons trouvé en France
un texte de 1996 à peu près identique.
En réunissant toutes les informations nécessaires,
ça nous a permis de créer en 1999
ce que nous appelons le comité national
de développement industriel, par décret
du chef de l'Etat.
Ce comité est un cadre de réflexion
qui permet à la fois à la puissance
publique et au monde industriel et commercial
de se retrouver, d'échanger des points
de vues, afin de faire avancer les idées
sur l'industrialisation du Congo.
Quelles sont les obstacles que vous rencontrez
dans cette mission ?
Il y a des obstacles culturels. Il y a aussi des
obstacles financiers. Lorsque nous rencontrons
les bailleurs de fonds, les obstacles sont généralement
politiques.
On parle maintenant du NEPAD. L'investisseur étranger
veut venir, mais seulement dans les pays où
règnent la paix. Parce qu'on dit souvent
que l'argent n'aime pas le bruit. Nos pays sont
en train de se chercher. Nous avons une forte
volonté de parvenir à créer
des conditions telles que ceux qui amènent
leur argent puissent l'investir en toute quiétude
et tirer les bénéfices de leur travail
dans notre pays. C'est pour cela que nous remercions
d'ailleurs les entreprises comme la SOMDIA, qui
ont investi ici même pendant que nous avions
des problèmes. Et aujourd'hui ils récoltent
les produits de leur travail. Actuellement on
est en train d'étudier les conditions de
création d'un pool sucrier dans la CEMAC.
C'est un dossier que nous allons soutenir avec
la SOMDIA et le Président Sassou Nguesso
en personne. Il s'agit de voir comment gérer
à l'échelle d'Afrique Centrale et
non pas à l'échelle de chacun des
Etats, ce produit fabriqué au Cameroun,
au Congo et au Tchad.
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Existe t-il un esprit d'entrepreneur congolais
?
L'activité entrepreneuriale est nouvelle.
Je vous ai dit que de l'indépendance jusqu'aux
années 90, nous menions une sorte de capitalisme
d'Etat; une sorte de socialisme, où l'Etat
était l'investisseur principal. Puisqu'il
n'y avait pas de privés étrangers
qui avaient envie de venir risquer leur vie chez
nous. Et par voie de conséquence, il n'y
avait pas de grands entrepreneurs congolais. Donc
c'est récent. C'est seulement maintenant
que nous essayons d'avoir des entrepreneurs et
de les changer. Nous avons tenu ici une grande
réunion du 8 au 10 octobre 2001 sur le
thème de la promotion du privé national
pour le développement industriel. Il y
avait plus de 10 participants. A l'issue des travaux
nous avons arrêté un certain nombre
de suggestions destinées au gouvernement
de la République. Il s'agit de l'adoption
d'une législation industrielle, la mise
en place d'un système de gestion de la
normalisation de la qualité, la création
des institutions chargées de gérer
les zones franches, etc
Il y a aussi des actions de développement
de la culture entrepreneuriale, l'appui financier
à la micro entreprise et au secteur informel,
la mise en place avec les organisations patronales
et les bailleurs de fonds d'un organisme spécialisé
dans le financement des investissements privés.
Et aussi la création d'un fonds de garanties,
parce que le système bancaire est très
contraignant. La banque n'apporte de l'argent
que quand elle a des sûretés. Et
ça c'est un grand frein au développement
de l'esprit entrepreneurial et au développement
de l'activité industrielle.
Envisagez-vous la création des zones
franches ?
Disons que vers les années 90, le Congo
et la RDC, Zaïre à l'époque
avaient eu l'idée de créer sur l'île
Mbamou (qui est une île du Congo-Brazza
sur le fleuve Congo séparant Kinshasa et
Brazzaville) une zone franche qu'on appellerait
la zone franche du Pool Malébo. Bien sûr
que cette zone franche demeure encore sur le plan
des idées. Elle n'a pas évolué
parce que de part et d'autres il y a des perturbations
politiques de temps en temps.
De notre côté, au niveau de ce Ministère
nous avons la volonté de créer des
zones franches. Nous en avons discuté avec
certains partenaires économiques, notamment
la SARIS qui importe beaucoup de matières
premières. Ils ont fait une étude
pour nous proposer une démarche en vue
de l'implantation de la première zone franche
au Congo, en tenant compte de tous les intrants
qu'ils font venir, pour pouvoir les stocker, sans
doute créer une zone spéciale et
les mettre en consommation au fur et à
mesure qu'ils en ont besoin. Ou encore un certain
nombre de produits qu'ils peuvent exporter.
Mais nous même, avant de venir dans ce Cabinet,
nous avions écrit un document sur les zones
franches. C'est l'une des alternatives susceptibles
de conduire au développement des nations
pauvres. Nous avions proposé une vision
quelque peu originale des zones franches. Nous
les appelions des nouveaux sites industriels et
commerciaux d'exportation. Au niveau du Ministère
nous poursuivons ce travail. Mais ce n'est pas
facile, parce que c'est un dossier délicat
à gérer avec plusieurs départements
ministériels. Donc on essaie de mettre
en place des structures pour une meilleure gestion
de ce dossier.
On va essayer de regarder au niveau gouvernemental
l'étude proposée par SARIS -Congo
et voir comment l'appliquer par rapport à
l'activité de l'agro-industrie autour du
sucre.
L'agro-industrie est-elle un pôle de
développement ?
Le Congo est par essence un pays agricole et
forestier. De tout temps, l'activité économique
du pays se présente sous la forme de la
forêt, de l'agriculture et de l'élevage.
C'est la première racine. Il y a ensuite
le pétrole, les mines, l'énergie
et l'industrie ; c'est la deuxième racine.
Enfin, le transit, le transport et le tourisme,
la troisième racine. Mais le Congo a toujours
été un pays forestier et d'agriculture.
S'agissant de l'agro-industrie, nous avons ici
l'avantage de disposer de plusieurs millions d'hectares
de terres arables, notamment dans la vallée
du Niari. Ces terres ne sont pas mises en valeur.
En poussant la réflexion avec nos partenaires
de SOMDIA, nous sommes arrivés à
nous dire que le Congo qui a autant de terres
arables peut planter du soja. Et à partir
d'ici faire l'aliment de bétail. C'est
l'objet d'une réunion que nous avons tenue
au Ministère de la coopération et
des affaires étrangères. Nous avons
proposé au gouvernement français
de créer un partenariat où il y
aurait d'un côté le Congo qui apporterait
des terres, la SOMDIA qui serait le partenaire
technique, et de l'autre côté le
Ministère français de la coopération
avec tous ses instruments de financement, pour
effectuer une étude de plantation de soja
grandeur nature. Cela déboucherait sur
une activité agro-industrielle de fabrication
d'aliments de bétail au Congo. Puisque
nous avons de la mélasse qui est un résidu
de la canne à sucre. Nous avons aussi le
son de blé qui vient de la minoterie de
Pointe-Noire. Qu'est ce qu'on ne pourrait pas
faire avec tout cela ? Les idées avancent.
Je crois que le gouvernement français commence
à les prendre au sérieux. Donc la
voie agro-industrielle est une voie certaine pour
le Congo. On peut la développer à
souhait, à côté du développement
forestier qui se fait non pas seulement à
partir des forêts naturelles, mais également
à partir de vastes étendues de forêts
artificielles d'eucalyptus autour de Pointe-Noire.
Cette forêt était conçue au
départ en vue de la création d'une
usine de pâte à papier pouvant produire
plus de 200.000 tonnes de pâte de papier.
Donc l'agro-industrie peut très bien se
développer à travers le soja, à
travers les eucalyptus, à côté
de la sucrerie.
Quels sont les autres projets qui peuventintéresser
les investisseurs aujourd'hui ?
Je crois que le soja est très porteur.
Parce qu'aujourd'hui l'Europe est demandeur d'aliments
de bétail, à cause de tous les problèmes
des OGM. Alors s'ils ne veulent pas des OGM, ici
on peut produire du soja dont les structures n'ont
pas été génétiquement
manipulées.
Quels a été, ces dernières
années, le souvenir le plus marquant au
niveau de ce Ministère ?
A la différence du système des
transports auquel j'ai appartenu pendant plus
de 30 ans, je peux dire que lorsque je suis arrivé
à ce ministère, nous faisions de
l'industrie sans référence.
L'une des choses qui me tient à cur
par rapport à mes activités actuelles
c'est de créer au niveau de ce ministère
des textes juridiques qui permettent à
l'Etat de pouvoir disposer en toute connaissance
de cause de son espace industriel. J'ai en cela
l'appui du Président de la République.
Le projet de texte existe. Il est déjà
passé une première fois au conseil
des ministres. Nous faisons actuellement le toilettage.
Notre souhait est, qu'à la prochaine occasion,
le conseil des ministres l'adopte pour l'envoyer
à l'Assemblée Nationale.
Ce texte là est fondamental. Parce qu'on
a vu ce qui s'est passé à Toulouse,
où une usine de fabrication d'engrais a
explosé faisant d'importants dégâts.
Si on veut faire de l'industrie, il faut prendre
certaines précautions qui permettent aux
populations de vivre en toute quiétude,
en tenant compte de l'environnement qui doit être
exempt de toute nuisance. Et également
faire en sorte que l'activité industrielle
puisse se développer dans le respect des
textes d'un pays souverain, qui voudrait que les
choses se passent dans l'ordre et l'harmonie.
C'est cela qui me manque aujourd'hui au niveau
de ce ministère.
Ce qui me manque également et que nous
sommes en train de mettre en place, c'est un système
de normalisation. Si demain on veut créer
des structures industrielles dont les produits
pourront se vendre à l'extérieur,
il faut normaliser ces produits. Leur donner une
forme et une dimension qui soit internationalement
reconnue. De sorte que les échanges se
fassent facilement avec les pays intéressés
par nos productions industrielles.
A côté de cela, il y a le fait qu'étant
donné que nous sommes un pays de transit,
nous avons un littoral de 170 km, un port en eaux
profondes, un chemin de fer qui relie le fleuve
avec l'océan atlantique, une voie fluviale
qui s'enfonce profondément en Afrique Centrale
et qui nous met en face d'un grand pays, la RDC.
Ce qui pourrait permettre de ravitailler en marchandises,
en transit les pays voisins d'Afrique Centrale.
Ce sont des éléments qui pourraient
déterminer, à côté
du pétrole et de la forêt, le développement
économique du Congo.
Avez-vous un message à adresser à
nos lecteurs ?
Oui. C'est de leur dire que le Congo, à
la limite est un pays bénit de Dieu. Nous
avons un sol riche avec des espaces disponibles,
au niveau desquels on peut faire de l'agro-industrie.
Il y a la possibilité de faire de la papaïne
utile à l'industrie cosmétique.
On a aussi le projet de développer de l'aspiriline
qui est une algue contenant beaucoup de protéines
et qui est utilisée également dans
la cosmétique. Elle est également
destinée à améliorer la ration
alimentaire des personnes en malnutrition.
Nous avons l'avantage de disposer des forêts
naturelles de grandes dimensions avec beaucoup
d'essences. Nous avons des fleuves pleins de poissons.
Un sous-sol pétrolier. Nous avons d'autres
minerais, avec le projet de traitement du Magnésium.
Il y a tout ce qu'il faut pour séduire
un investisseur décidé à
s'implanter dans ce pays. Il est vrai que nos
pays africains rencontrent des difficultés
existentielles, parce que nous sommes des pays
neufs, qui cherchent encore leur chemin à
travers l'organisation politique. Nous pensons
que notre pays va se stabiliser. Nous avons fait
des élections. Petit à petit, les
institutions sorties des élections vont
se mettre en place.
Nous demandons aux investisseurs, aux pays du
monde occidental de nous faire confiance. Qu'on
nous donne notre chance ! Un pays ne se construit
pas en 30 ans d'indépendance. Il y a deux
cents ans, en l'an 1802, la France n'était
pas ce qu'elle est aujourd'hui. Il ne faudrait
pas que le monde développé continue
à gérer l'afro-péssimisme.
La mondialisation suppose que nous nous développions
au même niveau. S'il y a des gens sur le
bord de la route pendant que les autres avancent,
il y aura toujours des déséquilibres.
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